Archive for February, 2008
Quatre mois!
Quatre mois depuis l’accident.
Je suis retournée chez le coiffeur.
J’ai lu le Printemps de Bruno Schulz.
Je marche toujours de travers.
Je suis allée à la maison de retraite.
Je n’ai pas acheté de roses jaunes.
Mais je me suis souvenue que mon ami Denis Hirson m’avait demandé d’apporter à D.S, à la Maison des Ecrivains, rue de Verneuil, une rose jaune, il y a deux ans au moins. Ce que je fis.
Je ne conduisais pas ma voiture aujourd’hui, la laissant conduire à mon fils.
Nous avons fait des courses.
J’ai acheté une robe à ma mère qui était ravie comme une petite fille.
Nous lui avons donné une nouvelle montre et une nouvelle petite horloge. Les deux fonctionnent à pile.
Nous avons sorti le petit coffret à bijoux pour lui montrer ses possessions, en particulier les montres en or.
Bastien a remis l’horloge murale à l’heure. Et le temps a resserré son emprise sur la petite chambre et la vieille dame qui l’occupe.
Le printemps de Bruno Schulz
extrait du Printemps:
“Le principal est de ne pas oublier – comme Alexandre le Grand l’avait oublié – qu’aucun Mexique n’est le dernier, qu’il n’est qu’un point de passage, que le monde continue au-delà , et qu’après chaque Mexique s’ouvre un autre Mexique, encore plus éblouissant.”
Bruno Schulz écrivait et dessinait aussi.Il vivait en Pologne où il mourut dans la rue, assassiné par un nazi.
1 commentLe chasseur est un chanteur
Tous les matins, oiseaux chanteurs.
Tous les soirs, oiseaux chasseurs.
La nuit les réunit.
On ne sait où.
Chaque matin les voir me fait sourire.
Chaque jour les entendre me fait rire.
Leopardi toujours aima les oiseaux.
Il disait que nous les aimons parce qu’ils nous font sourire.
Ai-je une seule image d’oiseau?
J’en ai dans les yeux des milliers, volant, se posant, joyeux, affairés et dévorant avec délicatesse la graisse mise pour eux dans les arbres. Gorge rouge, masque de mésange, bec dur des forêts, ils me font oublier ma lourdeur et mes douleurs.
Voir Eloge des oiseaux de Leopardi.