Archive for March, 2008
L’arrière-saison, de Jacques Avarez-Péreyre
pivoines.jpgUn cahier-cristal de l’Atelier du hanneton et nous qui attendons la nouvelle saison:
“instruction au passant
laisse une rose
la dernière
tout à l’heure ou demain
un autre la prendra”
LUNE LE BEL
Â
Parfois arrive un étranger.
Au pays minuscule du petit peuple, ces choses se produisent de temps en temps. Le printemps est favorable.
Ce matin, un nouveau se présente à la barrière.
Il a vu beaucoup, sait se taire.
Mais par-dessus tout il connait le prix du partage.
Le rire, par exemple, n’est vivant que partagé.
Comme Lune le Bel a une forte envie de rire,
au petit peuple il s’est présenté.
Il n’est pas sûr de l’accueil.
Il a confiance dans cette étrange tribu sur l’étagère.
Etrange étagère pour étrangers, pense-t-il, où je pourrais rire
et raconter mes voyages.
Il les regarde, un par un, et les trouve charmants.
Et lui, comment vont-ils le regarder?
je m’appelle Lune le Bel, dira-t-il. Et ce sera bien.
La Douleur -dilate le Temps-
La Douleur – dilate le Temps-
Des Ages s’enroulent
Dans la Sphère minuscule
D’un simple Cerveau-
La Douleur contracte- le Temps-
L’Explosion l’emplit
Des Gammes d’Eternités
Sont comme anéanties-
Emily Dickinson
1 commentMigraine du matin, soleil du chagrin?
Le petit peuple attend : Mother the Queen observe.
Printemps froid, disent les arbres.
L’herbe drue n’a pas de réponse.
Nous sommes, chantent les oiseaux, dans l’attente du jour.
Le criquet se frotte les mains: le bec jaune du merle n’est pas visible.
Et dans ma tête rayonne la migraine: que va-t-il advenir du jour?
Réponse à trouver dans le Livre des questions de Pablo Neruda.
Fourmis actives comme toujours,
chats assoupis comme toujours,
jardin en attente.
UNE FAMILLE?
Â
Autour de Mother the queen le petit peuple se presse, vaguement ému, vaguement inquiet.
Après elle, qui?
Ils n’en savent rien, rien du tout.
Mais comme des enfants ils espèrent.
Moïse aussi vient se joindre au petit peuple
Un étrange un nouveau mais ancien en son âge et sa couleur
s’est approché et lui aussi s’est installé
sans papiers d’identité presque nu lui aussi
la langue enfouie dans la bouche
seul
Il nous dit s’appeler Moïse ce qui ne nous surprit pas
et avec une certaine timidité s’enquit d’une place possible
parmi le petit peuple
Oh! dit-il derrière vous ou à côté
jamais en avant
Le petit peuple a souri et l’a invité à rentrer dans le cercle
Et voilÃ
Et Octavio vint se joindre au petit peuple
Â
Je ne connaissais pas Octavio
mais il s’est avancé doucement
et a demandé à figurer avec nous
ici
au pays du petit peuple
Je suis Octavio et je n’ai aucune qualité particulière
si ce n’est mon coeur si doux de pierre
Alors nous l’avons invité à nous rejoindre.