Madrid-Boulbon
Je suis partie. Et me voilà revenue.
Madrid était brûlante. Je l’ai trouvé belle.
Surprise par la taille de ses immeubles. Mercredi matin, en promenant autour de mon hôtel, j’ai découvert une belle maison, très art nouveau, des lézards très grands servaient de décoration et semblaient soutenir la corniche. Etonnant, stupendo, et confirmant l’impression que ce petit animal totémique me suit partout, fidèlement. Ou plutôt que je le suis à la trace.
Rencontres intéressantes, entre Philippe Beck parlant du poème comme un discours exact, lisant les textes de son dernier opus, scandant la sécheresse syntaxique comme un chant de la pensée, et jacques Roubaud, excessivement vivant et racontant le Josephus problem avec humour pour expliquer l’écriture d’un poème.
Quant à moi, je les ai écoutés avec attention. Ai donné mes poèmes dans la force de la voix et puis…ai tenté d’expliquer le jeu des formes et la mise à distance du lyrisme mais aussi sa survenue dans le sonnet inversé, par exemple.
Comme toujours, bonheur de voler. Au-dessus des champs circulaires espagnols, des sierras. Et bonheur ( che felicidad-Spinoza!) de traverser le temps et l’espace. Il m’a semblé sans cesse que c’était de durée dont il était question, durée du poème et le temps autour de lui, comme la page. Espace-temps.
Aujourd’hui, retourner vers le travail comme on se tourne dans son lit et s’endort.
Je suis contente de te retrouver. Pas de photos de madrid ?
Ne t’endors pas au travail ! Depuis dimanche, nous sommes dans la France qui se lève tôt. Ça me donne envie de faire la sieste.