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détective sauvage

” Qui chante là quand tout se tait?”

Archive for September, 2007

Les enfants de Van Gogh de Pierre d’Ovidio

Lisez ce roman qui n’en est pas un, et vous retrouverez ou découvrirez une humanité perdue. Pierre d’O. nous donne à lire une histoire de notre temps, dure et drôle. Une histoire de l’intime et aussi du social entremêlés au politique. L’art y est à sa place, douloureuse. Les lettres de Van Gogh à Théo, plus que jamais nécessaires, nous ramènent à l’essentiel. “Être une alouette rieuse”, écrivait van Gogh, oui, plus que jamais dans ce monde dont il faut bien que nous le traversions.

Voilà pourquoi nous écrivons, lisons, dessinons, créons: pour traverser le monde en alouettes rieuses.

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Passer sous des mots rouges accrochés à des ponts blancs

Retour en arrière, juillet 2006

Des mots rouges sur des ponts blancs

Ce jour-là, sur la route qui conduisait à Marseille vers ma mère alitée, géante que le temps avait foudroyée et rendue plus humaine par sa détresse enfin avouée, les ponts sur l’autoroute étaient ornés de banderoles amoureuses. Quelqu’un, homme ou femme, avait tracé des mots d’amour et d’encouragement sur de larges calicots blancs où des lettres rouges disaient : je t’aime, n’aie peur de rien, bonne route, etc…au lieu des mots de colère et de révolte qu’on y lit le plus souvent.

Un instant j’ai cru que ces mots avaient été écrits par quelqu’un qui m’aimait pour m’encourager dans mon voyage maternel. Car c’était un voyage difficile que celui que j’entreprenais. Ensuite, très vite, j’ai pensé : tous ceux et celles qui aujourd’hui croiseront ces mots bienveillants et les liront, en seront réconfortés pour la journée au moins et se sentiront aimés comme ils ne l’ont jamais été encore. Comme moi, dans ma petite auto, je l’ai été en déchiffrant les banderoles amoureuses.

Cette initiative – écrire son amour comme d’autres des slogans politiques- de cette façon-là, inhabituelle, manifestait une belle manière de croire en l’écriture. Passer sous ces tendres banderoles rendait heureux pour tout le reste du voyage. Savoir que quelqu’un avait pris le temps de confectionner ces calicots et de les installer sur chacun des ponts sous lesquels on passe pour se rendre de Martigues à Marseille, était une consolation inattendue pour toutes les peines accumulées depuis des semaines. Aucune jalousie, aucun chagrin. L’amoureux qui avait installé en secret ses banderoles, les avait aussi disposées là pour nous, voyageurs inconnus.

Les enfants morts, les maladies, le désespoir de nos amis, la pitoyable existence de certains d’entre nous, tout cela avait de quoi s’alléger, disaient les banderoles, une chance de monter plus vite dans le ciel à la rencontre du vent et des nuages. Celui qui avait pris cette décision pour clamer son amour ne s’y était pas trompé : les ponts sont les liens les plus forts dans le paysage entre la nature et les hommes. Ils réunissent deux bords, deux rives, enjambent gaiement les gouffres et les autoroutes et passer sous leurs arches ornées de draps claquant au vent et une belle manière de célébrer l’amour car l’amour, ne l’avons-nous pas soupçonné dès notre plus jeune âge, est un pont entre les corps comme les mains posées sur les épaules de ceux que nous aimons.

Peut-être n’avons-nous besoin que de ça : des mots rouges sur des ponts blancs, et rouler au-dessous dans la solitude enfin acceptée de l’été ?

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Histoire de la vieille dame, du chat invisible et des mensonges

25 mars

Jusqu’où irai-je dans le mensonge ?

C’est ainsi que peut commencer cette histoire parce que depuis longtemps face à ma mère, en sa présence ou au téléphone, ma mère, la vieille dame du titre, je m’exerce au mensonge.

Le printemps pointe son museau partout, chien fureteur sous les jupes des fleurs, et ma mère, la vaillante, la terrible, l’effrayante est toujours vivante.

Depuis un an, je suis celle qui ordonne sa vie, lui donne son rythme et l’installe dans un ailleurs qui lui fait peur. De la soumission inquiète, je suis passée au rôle actif de fille prévenante et occupée. A very busy daughter. Et elle, la despotique et acariâtre est devenue presque aussi douce qu’une petite ânesse au pré – ânesse dont on peut redouter toutefois quelques ruades lorsque vraiment la contrainte se fait insupportable.

Ainsi, depuis plusieurs mois, ma mère vit loin de sa ville natale pour la première fois, et donc, près de chez moi. Nous nous efforçons, l’une et l’autre, de nous accoutumer à ce nouvel état de fait et, peu à peu, malgré son âge avancé, je ne peux toujours pas imaginer que cette nouvelle histoire cesse, histoire dans laquelle je suis celle qui va et vient, de chez moi à la maison de retraite où elle réside,( mais aussi ailleurs : Berlin, Madrid, Helsinki) et elle, l’immobile, l’attentive distraite est arrêtée, perdue dans des chemins qu’elle n’arpentera jamais plus.

Nous nous imaginons, l’une et l’autre, que nous nous entendons mieux qu’avant. Peut-être parce que j’apporte, à chacune de mes visites, des choses essentielles et superflues comme le journal, de l’eau minérale, des fleurs et des fraises, ce qui lui parle du monde agité dans lequel nous vivons, nous, les valides, et dans lequel elle ne s’agite plus, plus du tout. Ainsi elle peut nous plaindre en toute sérénité, nous, qui sommes englués dans ce monde incompréhensible et brutal. Ce nous englobant sa fille et tous les autres, soignants et amis, tous ceux qui, comme moi, sont encore en activité.

Dans les vastes couloirs, je croise toujours les mêmes personnes, la dame folle, d’accord, d’accord, celle qui erre à la recherche du jardin perdu de son enfance, et dont le mari vient chaque soir la faire manger, le vieux monsieur qui ressemble à Bill Murray et me fait chaque fois des grimaces en rigolant, et les soignants et soignantes, en blanc, l’air en pleine santé, forcément, la mine souriante et fraîche, paraissant encore plus jeunes au milieu de tous ces vieillards, et je m’étonne de ce mot, parce que ma mère – que jusque là je ne parvenais ni à toucher ni à embrasser aisément – , ma mère, depuis que nous sommes entrées ensemble dans cette histoire-là, ma mère qu’il m’arrive de consoler en la prenant dans mes bras ne peut être qualifiée à aucun moment de vieillarde repoussante et inquiétante. Plutôt une version adoucie le plus souvent de la mère que j’ai connue et qui m’a fait si souvent peur, oui, si souvent, et mal aussi, et maintenant nous voilà plus calmes, l’une en face de l’autre, l’immobile et la toujours en mouvement.

Les actes que j’accomplis, au demeurant minimes, ces actes ne sont jamais aussi éprouvants que les visites que je lui rendais lorsqu’elle habitait encore chez elle, à Marseille, la ville sans pareille. ( Peut-être parce que dans ce nouveau territoire, je n’ai jamais cohabité avec elle ? Ce lieu neuf répondant à des nécessités cliniques est indemne de nos colères, de nos ressentiments. Sans doute.) Devenue l’indispensable médiatrice qu’elle espère et non plus la fille dont elle ne comprenait ni les amours ni la vie, je suis à présent l’envoyée de Dieu, du Ciel, un ange et du coup, ce nouveau statut m’aide à pousser la porte. Avec moi entre ici l’odeur du monde des vivants. Pourtant, ici, ça vit et drôlement, cris, humeurs, puanteurs, dans les chambres, pas frottés sur le sol, pas pressés dans les couloirs, mais ça sent moins mauvais qu’à l’hôpital où l’odeur d’excréments, dès l’entrée dans le service, vous accueillait. Odeur effrayante qui fait reculer les plus délicats. En face de ce monde inconnu et odorant, peu à peu, je m’apprivoise.

Ma mère, un numéro de chambre, un couloir, un code pour la porte du service.

Cet après-midi, je suis allée en face de chez nous, dans la remise où sont entreposés ses meubles et ses affaires. J’en ai extrait un chevet, un grand miroir, une lampe et un petit cadre doré acheté à Florence. Ce sont des morceaux de sa vie que je veux lui apporter pour qu’à nouveau elle se les réapproprie. Est-ce que j’agis ainsi pour lui faire plaisir ? Pour lui faire toucher du doigt le passé et le présent ? Ou, pire, l’enfermer encore davantage ou, au contraire, ouvrir un peu sa cage en attirant son attention sur ces éléments épars de sa maison, de sa raison ?

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Journal de Joaquina Rosario Montes

Le carnet rouge : Journal de Rosario Joaquina Montes durant son séjour nîmois (mars-avril 2006)

18 mars : Jour de mon arrivée en France, au petit matin, dans un aéroport glacial et pourtant surchauffé. J’ai tout de suite pris le train pour le Sud de la France où m’attendaient des amis d’Oaxaca venus passer deux ans à Nîmes dans une communauté d’artistes. Ils vivent dans une sorte de bateau arrimé au sol par des filins d’acier que l’architecte a baptisé Nemausus et qui a longtemps effrayé les habitants. Cette ville semble s’être vouée depuis l’Antiquité à l’architecture : ici tout est pierre, Arènes, fontaines, Maison carrée, etc… Sans oublier le vent qui souffle plus souvent qu’ailleurs et fait vibrer le bâtiment comme une carlingue déglinguée. Mais, m’a-t-on dit, moins qu’à Avignon, ville voisine et papale. Nîmes, m’informent mes amis, est une vieille ville protestante tandis qu’Avignon est une vieille ville catholique. Pour une étrangère comme moi, leur tristesse seule me paraît évidente. Et celle de leurs habitants. Mais ce sont là mes premières impressions après un petit tour en auto dans ces deux villes, en apéritif a dit Roberto en riant. Mais ma fatigue(et un reste ancien de politesse) ne m’a pas permis de lui répondre que j’aurais préféré rester dans l’atelier à regarder leurs derniers travaux en cours.
20 mars : J’ai décidé de tenir une sorte de journal (notebook) durant mon séjour. Ce n’est pourtant pas dans mes habitudes. Il faut dire qu’au Mexique je n’en ai aucun besoin, communiquant par le biais de mon blog avec mes amis et moi-même. Mais ici, tout est si différent de la vie que nous menons à Mexico ! Tout est si calme, si gris parfois, si immobile. Au moins, ai-je pensé en achetant ce carnet rouge, rue de l’Aspic, dans une petite librairie un peu vieillotte, au moins mettrai-je un peu de couleur dans la grisaille de ce printemps nîmois. Comment traduire l’impression que j’ai marchant dans cette ville minuscule au charme d’un autre temps, encombré de voitures et de gens bavards ? Ici, on dirait qu’il n’y a qu’une seule colonia, la vieille ville, et un seul faubourg, la ZUP où vivent les plus pauvres. Mais je ne sais rien de Nîmes pour l’instant, uniquement ce que je vois de ma fenêtre et ce que m’en racontent mes amis, Roberto et Karla. Regrettent-ils le D.F. ? ai-je fini par leur demander le deuxième soir ? Ils ont hésité avant de répondre. Karla a dit : nous retournerons au Mexique dans un an, ça passe vite. Et Roberto : être en France, c’est une chance pour nous.
Puis nous avons parlé d’autre chose. Je ne suis pas sûre que mes amis soient aussi heureux qu’ils le prétendent. Le Sud de la France représente pour beaucoup d’étrangers un lieu de rêve. C’est le cas pour Karla et Roberto, mais ce sont des artistes et non des touristes seulement avides d’exotisme à bon compte, l’atelier mis à leur disposition est vaste et lumineux, et la lumière de Nîmes est tout à fait particulière. J’ai fait quelques photos, pour essayer d’en saisir les traces fugitives. Le français est une langue curieuse. Arriverai-je un jour à la comprendre ? Quant à l’écrire, j’y ai renoncé. Heureusement j’ai eu la bonne idée d’emporter avec moi plusieurs livres en espagnol dont la Correspondance de Franz Kafka et évidemment le Quichotte.
Avant de dormir hier soir, j’ai noté une phrase extraite d’une des lettres de Kafka à Lise Weltsch, écrite le 6 juin 1914, et un moment j’ai pensé qu’il me faudrait l’envoyer à Ulis Lima, ce qui est tout à fait stupide :
« Il se peut qu’on n’apprenne pas grand-chose à l’étranger, mais ce peu est énorme tant qu’on ne l’a pas. »
Voilà qui définit assez bien à la fois les raisons qui ont conduit Roberto et Karla à venir en France, et moi, à leur rendre visite. Il me fallait partir de Mexico où la mort de certains de mes amis avait rendu les rues si désertes et inhospitalières que je me retrouvais incapable de sortir de chez moi. Même si on me célébrait (moi, si jeune, si inexpérimentée, doutant de tout et de moi, en particulier) j’étais en proie à l’incertitude. Mes relations amoureuses avec le poète Emiliano Reis étaient tout sauf satisfaisantes. Mes installations vidéo me paraissaient de plus en plus insignifiantes, malgré les cris d’enthousiasme de ma mère et de son amie Remedios, qui tient la galerie Moderne, avenue Calzada de los Misterios et expose mon travail depuis presque quinze ans maintenant. Une artiste, jeune, moderne comme toi, à qui tout réussit, qui excelle aussi bien dans l’image que dans la danse, l’arrière-petite-fille de Léon Trotski, etc…Voilà le genre de mensonges que je ne supportais plus d’entendre, ni dans la bouche maternelle, ni dans celle d’Emiliano ou de ses amis poètes du groupe Sangre y Muerte. À Nîmes, personne ne me connaissait. Je pouvais renaître. Ou tout au moins, essayer. Ce que ne savaient ni Karla ni Roberto, c’est combien je me sentais mal. Ou plutôt combien j’avais perdu toute confiance en mon travail depuis la mort de Ulis Lima.
Tout d’un coup, à cause de sa défection, j’ai vu la vanité de toute entreprise artistique révolutionnaire. Ulis Lima s’était suicidé parce qu’il avait une tumeur au cerveau. Il ne supportait plus de souffrir et s’en était expliqué dans une lettre qu’il avait choisi de m’envoyer par la poste, alors que nous nous voyions quasiment tous les jours.

Mi querida, la vie devient comme ma tête. Il me faut donc en finir. La couper. Et ce, d’une manière radicale et poétique.
Je n’emploierai pas ces moyens brutaux qu’utilisent les suicidés dans les romans.Je rêverais si c’était possible de disparaître absolument. Devenir l’invisible Ulis Lima. Mais tu serais trop triste sans doute. Alors, comme dans les rêves je boirai un breuvage qui fera de moi un mort tranquille et je sombrerai dans l’eau des songes rougie de mon sang. Surtout n’essaie pas d’interrompre le cours de l’histoire, querida. Nous nous reverrons ailleurs. Tu connais le proverbe ? Tout est bien qui finit bien. Il s’agit dès lors de finir bien et je vais m’y employer.
Te quiero,
Ulis
Et moi, alors ? Qu’est-ce que je deviens sans toi, Ulis ? lui avais-je demandé sur le pas de sa porte. Je m’étais précipitée chez lui, craignant d’arriver trop tard. Il m’avait écouté en penchant un peu la tête à cause de sa tumeur et répondu : querida, tu n’es pas malade, tu es seulement très jeune. Tu verras, ça aussi, comme le reste, passe. Sa manière déconcertante d’expliquer ses actions encore une fois m’avait cloué le bec. Et, quelques jours plus tard, il s’était ouvert les veines dans sa baignoire, dans cet appartement de la rue Republica de Venezuela que j’aimais tant, au milieu de ses livres et de ses dessins, et moi, j’étais orpheline, sans lui, sans la possibilité de venir le voir à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. La veille de sa mort, nous avions passé la soirée ensemble à boire du mezcal Double Suicide (C’était vraiment le nom de la marque qui fabriquait ce mezcal). D’où avait-il extrait cette bouteille au nom prophétique ? Voulait-il me signifier que sa mort et la mienne étaient définitivement liées à défaut de nos vies ? Et de retour chez moi, j’avais tenu à écrire une des phrases qu’il avait prononcées ce soir-là, parce qu’elle me semblait une clé à la fois pour comprendre Ulis mais aussi pour me comprendre moi-même et pour parvenir de l’autre côté sans lui me tenant la main, comme il aimait à le faire quand nous lisions ensemble nos poèmes révolutionnaires et post modernes ! Cette phrase, me disais-je, me parlera de lui jusqu’à la fin. Ulis Lima. Il m’arrivait de prononcer son nom des dizaines de fois à la suite pour me persuader de son existence. Ulis Lima, Ulis Lima, Ulis Lima, Ulis Lima. Moi, Rosario Joaquina Montes, j’avais la chance de connaître le poète Ulis Lima. Et je pouvais parler avec lui, l’écouter, et consigner les plus énigmatiques des phrases qu’il me disait. J’ignorais qu’il se donnerait la mort le lendemain. Évidemment je savais que la date approchait, les souffrances d’Ulis augmentant de jour en jour malgré la morphine. La phrase parlait à la fois de la mort et de la poésie, ce qui ne pouvait me surprendre de la part d’Ulis.
« Il faut se tenir à distance des armes à feu dans le roman et la poésie ; elles sont d’une vulgarité insoutenable. »
J’étais d’accord avec lui. Il y avait des actes d’une vulgarité insoutenable. Nous en avions parlé plusieurs fois ensemble. Comme dire du bien des morts ou photographier un moribond pour exhiber son image ensuite tel un trophée de chasse. Il y avait des gens pour qui ces actes semblaient nécessaires et légitimes. Comme fouiller dans les affaires des absents, ouvrir leurs lettres, porter leurs vêtements. En de trop nombreuses occasions, ma mère s’était comportée de la sorte. Quant à Emiliano Reis, le directeur de revue, le poète et l’amant occasionnel, il était si coutumier de ce genre d’actes que c’en était déconcertant. Peut-être était-ce ce qui me retenait de rompre certains jours ? Cette tranquille assurance, l’arrogance des gens comme lui, persuadés d’être dans leur bon droit, quoi qu’ils fassent.

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Pour les détectives sauvages

Chers détectives et amis de la poésie délivrée de toute pesanteur océanique, salud! car je n’oublie ce que je dois au Mexique.

Je suis en train de réintégrer ma prison et fais appel à vous pour que vous me souteniez dans cette nouvelle épreuve/aventure. Les fleurs de papier et autres oranges idéales seront les bienvenues. Ici le vent souffle si fort que tremblent les barreaux de ma cellule si bien que je peux espérer une évasion nocturne. J’attends de vos nouvelles et un réfectoire sous la lune me plonge dans une indicible mélancolie. Quant à la piscine de la prison, sous la pluie, c’est un appel à disparaître.

Les portes sont bien fermées mais le vent -el viento- passe dessous et siffle sa chanson triste. Où êtes-vous, amigos et amigas? Je ne vous oublie pas. Fortis imaginatio…

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