Demandez l’autorisation, on vous répondra
Je découvre, naïve, le monde dans lequel nous vivons.
Par exemple, pour qu’un professeur organise un devoir de préparation au bac, il doit demander l’autorisation. S’il ne l’obtient pas, le devoir n’aura pas lieu. C’est arrivé ce matin dans l’établissement où je m’efforce d’amener la littérature plus de cent jeunes gens ( passant allégrèment aujourd’hui de Musset à Baudelaire en passant par Voltaire, le tout en trois heures.)Â
Le professeur de lettres à qui c’est arrivé n’en est pas revenu.
Ne me dites pas que ce sont les consignes en vigueur dans Sarkoland, je ne pourrai pas le croire. Travailler plus, dites-vous?
En voulez-vous une autre?
Invitée à Madrid pour une rencontre entre pètes espagnols et français, j’ai dû demander une autorisation d’absence pour deux jours plus d’un mois à l’avance(et j’ai rattrapé les cours, évidemment). La réponse est arrivée après mon retour: congé sans solde. Bien. Pour le professeur qui a accompagné son équipe de foot lui aussi à l’étranger, le salaire est maintenu.
Amusant.
Les Lettres, qu’elles soient anciennes ou modernes, ne valent pas un clou, pardon, un euro. Quant à la poésie, il faut payer pour en parler et en faire.
Amusant ou désespérant? Les deux.
On appelle ça des “choix de société”.