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UNE FAMILLE?
Â
Autour de Mother the queen le petit peuple se presse, vaguement ému, vaguement inquiet.
Après elle, qui?
Ils n’en savent rien, rien du tout.
Mais comme des enfants ils espèrent.
Moïse aussi vient se joindre au petit peuple
Un étrange un nouveau mais ancien en son âge et sa couleur
s’est approché et lui aussi s’est installé
sans papiers d’identité presque nu lui aussi
la langue enfouie dans la bouche
seul
Il nous dit s’appeler Moïse ce qui ne nous surprit pas
et avec une certaine timidité s’enquit d’une place possible
parmi le petit peuple
Oh! dit-il derrière vous ou à côté
jamais en avant
Le petit peuple a souri et l’a invité à rentrer dans le cercle
Et voilÃ
Et Octavio vint se joindre au petit peuple
Â
Je ne connaissais pas Octavio
mais il s’est avancé doucement
et a demandé à figurer avec nous
ici
au pays du petit peuple
Je suis Octavio et je n’ai aucune qualité particulière
si ce n’est mon coeur si doux de pierre
Alors nous l’avons invité à nous rejoindre.
Farandole triste
Le vent.
Le soleil.
Mais une diffuse tristesse.
Est-ce le printemps, cette farandole triste de pétales emportés?
Paroles amicales, où nous entraînez-vous ce matin?
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Amis, ces grands nécessaires
28/29 février
Les amis, ces grands nécessaires, sont là .
Je les entends le soir, je les entends le matin.
Ils ont apparence diverse. Mots écrits parfois dans des lettres ou des livres. Visages aussi. Et voix.
Cherchant des textes d’un poète, Alain Borne, je redécouvre un livre et un auteur qui m’avaient bouleversé : Said est l’auteur de Paysages d’une mère lointaine.
« je suis resté dehors.je n’ai pas trouvé d’entrée.
j’ai cherché tes paysages
et trouvé une absence de réponse.
désormais c’est peut-être le sang-froid du vaincu qui m’aidera. pour un nouvel amour – cette fois sans mère ni patrie.
que cet amour dure longtemps ! »
Ce sont les derniers mots du livre.
Toutes les majuscules ont été volontairement remplacées par des minuscules. C’est le choix du poète. On peut s’interroger. Il y a là une manière de répondre à la question du sens. De l’orientation. Nous sommes au cœur, au creux, pourrait-on dire, du paysage maternel. Tout y est majuscule. Son corps, sa tête, sa langue.
En face, tout est petit.
Said, l’enfant exilé. Elle, la mère.
Yannis Ritsos/ Le mur dans le miroir
Quelques aphorismes pris dans Sur une corde:
“Avec un oiseau pour oreiller, je veille des nuits entières.”
“Cet arbre, je l’ai pris pour un homme. je ne me suis pas trompé.”
“Soleil;café; une bicyclette; des vitres brisées.”
“Une cigarette. Et la lune sur ta poitrine.”
“Jaune, jaune, jaune- crie l’oiseau du Sud.”
“LÃ , au croisement d’une chouette et d’un rossignol, se trouve ma croix.”
“Comme le temps s’effondre tranquillement dans la poésie.”
“Et maintenant qu’on lui a retiré le baîllon, comment va-t-il faire pour parler?
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