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Le chasseur est un chanteur
Tous les matins, oiseaux chanteurs.
Tous les soirs, oiseaux chasseurs.
La nuit les réunit.
On ne sait où.
Chaque matin les voir me fait sourire.
Chaque jour les entendre me fait rire.
Leopardi toujours aima les oiseaux.
Il disait que nous les aimons parce qu’ils nous font sourire.
Ai-je une seule image d’oiseau?
J’en ai dans les yeux des milliers, volant, se posant, joyeux, affairés et dévorant avec délicatesse la graisse mise pour eux dans les arbres. Gorge rouge, masque de mésange, bec dur des forêts, ils me font oublier ma lourdeur et mes douleurs.
Voir Eloge des oiseaux de Leopardi.
Le Zibaldone est sur le lit
Et la fenêtre est ouverte sur le jour.
Aujourd’hui.
Toujours des aujourd’hui pour vivre d’hier et de demain.
Le chasseur tel un chanteur rit dans la montagne
nuages dorés font rêver (proverbe boulbonnais)Le chasseur rit, chante et passe
quand la mort le menace.
Pieds dans l’eau, tête dans les nuages
Pieds dans l’eau, tête dans les nuages, je lis la correspondance de Leopardi.
Je fais tenir le temps entre ses pages, jusqu’Ã demain.
Recanati, Rome, Bologne.
Le jeune Leopardi qui arrive à Rome dit qu’il est déjà mort.
Et sa lucidité est telle que presque deux cents ans plus tard elle aveugle.
L’eau s’apprend par la soif, Emily Dickinson
La Terre, par les Mers franchies.
L’extase – par les affres-
La Paix, par le récit de ses combats-
L’Amour, par l’effigie-
L’oiseau, par la neige.
Deux livres exceptionnels
Le premier, La Doulou ( la douleur) d’Alphonse Daudet, un texte très fort sur la maladie et l’écriture.
“je voudrais vivre terré comme une taupe, seul, seul, seul.”
Le second, Ravissements de Ryad Girod, lui aussi sur la maladie des mots, est un très beau texte publié chez José Corti très loin de tout ce qui s’écrit partout.
“La modification du poids des mots n’est pas le seul symptôme de ma maladie, loin de là , une série de changements bouleverse mon esprit, mon corps et ma façon de vivre.”
Quelles maladies? lisez ces livres!
Vous serez vacciné contre la maladie des mauvais livres qui pullulent…
Nuages dorés font rêver (proverbe boulbonnais)
On en vient à rêver de tout réinventer, même une langue, des proverbes, le nom de nouveaux sentiments pour lesquels Yves Bonnefoy imaginait qu’ils changeraient notre relation au paysage.
Karla O. au Mexique invente l’art du vélo et celui de la poésie du monde modeste.
Dans ma chambre-bureau-cellule, entre un chien et un chats noirs, je joue avec le soleil et la nuit.
Je vous attends.
Patience.